jeudi saint
« ON racontera aussi en mémoire d’elle, ce qu’elle a fait ». « Ce qu’elle a fait »,
est-ce don ou gaspillage ? Sans le savoir le geste de cette femme raconte
beaucoup.
Ce parfum est unique, il n’y en aura pas d’autre puisque le corps de Jésus ne
sera pas embaumé , mais qui peut le savoir à cette heure ? La parole de Jésus
l’annonce. Ce parfum souligne donc fortement le prix d’une vie, d’une vie qui n’a
pas de prix comme ce parfum… dont on ne connait pas le prix.
Ce parfum honore celui qui est vivant avant qu’il ne soit mort, car il est important
d’honorer les vivants quand ils sont encore parmi nous.
Ce geste , ce don à perte est un don pour la vie, comme Jésus l’avait dit à ses
disciples à travers cette phrase mystérieuse :
« (Car )quiconque voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie
à cause de moi la trouvera.
Et à quoi servira-t-il à un être humain de gagner le monde entier, s’il perd sa
vie ? Ou bien, que donnera un être humain en échange de sa vie » (Mt 16,25-26
NBS)1
Sans parole, en un instant, le geste de la femme illustre la parole de Jésus et
résume toute la vie de Jésus telle qu’elle sera comprise après sa mort.
C’est le geste de donner sans contrepartie, sans chercher du bénéfice, de donner
pour l’autre et non pour soi. Et ce geste condense l’essentiel de l’Evangile lié à
Jésus-Christ et va se répandre : notes de tête, notes de cœur, notes de fond
comme un parfum.